Où sortir pour s’encanailler à Paris ?
SORTIR / AGENDA
Marie Zawalich
— 6 min. de lecture
Paris regorge de lieux indiscrets et somptueux pour faire la fête jusqu’au petit matin. Qu’ils soient singuliers grâce à leurs cocktails ou leurs décorations précieuses inspirées d’une autre époque, l’Edito Magazine a zoomé sur trois adresses festives afin de mieux vous faire profiter du Paris de la fête et des excès. Vous trinquerez bien avec nous le temps d’une nuit folle dans la ville lumière ? Où sortir ?
À L’HOTEL BOURBON DANS LE 10EME ARRONDISSEMENT
Ne vous fiez pas à son nom car l’Hôtel Bourbon n’a rien d’un hôtel comme les autres, ni même d’un hôtel tout court d’ailleurs. Niché dans la rue animée (de jour comme de nuit) des Petites Ecuries, ce club hautement mystérieux est le nouveau lieu de rencontre des noctambules parisiens. Imaginé comme un grand appartement dédié à la fête par Arnaud Lacombe et Guillaume Le Donche du collectif Savoir Vivre. Fondée l’année dernière, cette "Maison pour insomniaques" à la décoration léchée inspirée de l’esthétique des années 70 (notamment du travail du photographe et designer Willy Rizzo) accueille un bar à cocktails et des fauteuils douillets au rez-de-chaussée. Si vous souhaitez faire durer les festivités, il vous faudra emprunter l’escalier discret du fond de la salle et vous enfoncer jusqu’au sous-sol où se cache une seconde salle dédiée à la danse, dans laquelle les invités apprécieront le passage des différents artistes résidents, de Parysee à Piu Piu. Si l’on apprécie son atmosphère parisienne hors du temps et son élégance singulière, la décoration de l’Hôtel Bourbon tient une place primordiale car elle tire sa force de détails précieux, de pièces rares empruntées au design du XXe siècle et de références contemporaines telles que le mobilier réalisé sur-mesure ainsi que la moquette imaginée par Inès Longevial et Chloé Desvenain (Fakepaper). Un lieu sensuel grâce à son ambiance tamisée, ses pièces réchauffées au gré des jeux de lumières et ses deux bars qui proposent même leur propre cuvée de champagne nommée "Château Bourbier". L’Hôtel Bourbon est la promesse d’une soirée réussie qu’elle soit programmée ou hasardeuse.
L’Hôtel Bourbon, 39 rue des Petites écuries, Paris 10e ouvert du mercredi au samedi, de 23h00 à 5h00
AU SERPENT A PLUME DANS LE 3EME ARRONDISSEMENT
Notre second coup de coeur porte un nom aussi subversif que surprenant : Le Serpent à Plume. Ce nom, qui évoque une ancienne divinité, laisse peu de place à la demi-mesure, à l’image de son emplacement qui n’est autre que la célèbre place des Vosges dans le quartier du Marais. Cette place de choix est le nid douillet de ce nouveau haut-lieu de la nuit parisienne. Fondé un vendredi 13 de 2018 par Alexander, son concept se veut transversal et fédérateur. Bien que le lieu soit luxueux, vous êtes tous les bienvenus à la seule condition d’aimer la fête (la vraie) et les belles choses. La grande entrée se fait du côté de la rue où se trouve la boutique-café. Si vous souhaitez accéder au bar à cocktails signé par Vincent Darré, il vous suffit d’emprunter l’escalier massif du fond de la pièce intermédiaire où se nichent des oeuvres précieuses - vous apprécierez la présence du canapé et de l’immense tapisserie flamande. Depuis trois ans, Alexander le fondateur âgé de 25 ans, collectionne les objets d’art qu’il déniche à Drouot ou à la maison Binoche et Giquello, « J’ai travaillé avec le décorateur Vincent Darré qui souhaitait utiliser mes divers objets d’art afin de les placer de manière harmonieuse », nous explique-t-il. S’entourer des meilleurs semble être le mantra du maître des lieux - Vincent Darré pour la décoration et Palomo Spain, le créateur espagnol, pour les costumes de son équipe - qui a largement réussi son pari lorsqu’on admire la beauté frappante de ce lieu dédié à la luxure et à la fête. « J’avais envie de créer une sorte de galerie à l’envers car ici, les objets ne sont pas à vendre. L’idée était de faire vivre l’espace, la création ainsi que le savoir-faire. » Une beauté qui foudroie dès l’arrivée. Il est également possible de s’offrir un costume en velours, un cahier, des petits objets chinés ou plus simplement, un café durant la journée. Si vous recherchez plus de chaleur, il suffit de se diriger au sous-sol dès la tombée de la nuit. En bas, il est conseillé de goûter l’un des nombreux cocktails aux noms équivoques affichés à la carte dont le "Fac de droit" qui est un subtil mélange de gin Tanqueray, de Mancino Rosso infusé au gruyère, d’Aquavit n°52, de solution saline et de sel de Kala-Namak ou le "Mogli", composé, entre autres, de gin Citadelle infusé à la feuille de citron et citron vert, de Shrub pomme verte et de ginger beer. Si vous aimez les belles choses loufoques, cet endroit à l’aura sensuelle saura vous séduire. Comble du luxe, il est possible de se baigner dans le jacuzzi ou la "Fontaine de jeunesse" comme aime à l’appeler son fondateur.
Le Serpent à plume, 24 place des Vosges, Paris 3e ouvert du mercredi au dimanche, de 10H00 à 02H00
À LA MAISON SOUQUET DANS LE 9 EME ARRONDISSEMENT
Située dans le quartier de Pigalle, la Maison Souquet se différencie des autres façades de la rue de Bruxelles grâce à ses deux lanternes rouges placées sur sa devanture. Pas tellement étonnant pour cette ancienne maison close de la Belle Époque tenue par Madame Souquet de 1905 à 1907 et transformée en 2015 en Hôtel de luxe par Sylviane Sanz et Yoni Aidan. C’est le genre d’endroit qu’il est difficile d’oublier, tant son aura coquine vous transporte dans une époque irrésistible. Et pour cause, le parti pris décoratif de Jacques Garcia a été de revisiter complétement cette maison de plaisir et son univers très codifié. « L’idée de cet hôtel était de raconter une histoire très parisienne », explique le fondateur Yoni Aidan. Cette ancienne école de filles propose aujourd’hui 20 chambres soignées à la décoration inspirée du monde et se distingue par ses trois salons du rez-de-chaussée dans lesquels il est plus que conseillé de déguster de succulents cocktails faits maison et de grignoter quelques mets. « Tous les décors sont des éléments qui datent de la fin du XIXe siècle qui ont été chinés et il n’y absolument aucune copie », ajoute-t-il. Ces trois pièces en enfilade sont inspirées du passé et celle à l’entrée s’appelle "Le salon des Mille et Une Nuits" et fut à l’époque, un salon de sociabilité réservé exclusivement aux hommes, « Son décor se trouvait dans un salon particulier à Bruxelles, achevé en 1895. C’était une commande spéciale d’un riche aristocrate belge qui en rentrant d’un voyage en orient, a voulu faire un palais dans son hôtel particulier. » Le deuxième salon se trouve au coeur de la bâtisse et accueille un bar à cocktails réconfortant où l’équipe de spécialistes prépare de délicieuses créations. Par le passé, cette salle accueillait les hommes lors du choix des courtisanes. Enfin, pour terminer la balade en beauté, le rendez-vous est pris dans l’ultime salon surnommé "Le jardin d’hiver" où les clients avaient l’habitude de se rejoindre pour un dernier cigare ou un dernier verre. Aujourd’hui, il s’agrémente d’un ravissant petit jardin, idéal pour les fumeurs contemporains. Ce passé libertin intrinsèquement lié à la Maison Souquet résonne comme l’assurance d’une soirée folle et le lieu, empli d’histoires délirantes, ouvre ses portes au public tous les jours de la semaine, de 17h00 à 1h00 du matin avec une carte précieuse et changeante au rythme des saisons. Notre coup de coeur va à la création "Dita", qui est un hommage à l’artiste Dita Von Teese, ainsi qu’aux créations gourmandes inspirées des desserts.
Maison Souquet, 10 rue de Bruxelles, Paris 9e ouvert tous les jours, de 17h00 à 1h00